Durant les travaux, qui débutent en mars 2010, l'accès au sommet sera fermé aux voitures. Obligeant la dizaine de professionnels qui proposent des baptêmes de parapente, comme les simples amateurs, à renoncer à leur activité, même si le site, qui culmine à 1.465 mètres, reste accessible à pied.
"Seules des entités professionnelles ciblées pourront accéder au sommet comme l'armée de l'air ou le personnel de Météo France", qui y dispose d'un site d'observation, déplore Jean-Luc Ilpide, moniteur de parapente, contraint de retrouver à la rentrée son ancien poste d'enseignant.
Pour l'heure, il s'élance encore depuis le volcan, sous les regards de touristes qui photographient la nuée de parapentes planant dans le ciel, avec en toile de fond une vue imprenable sur la chaîne des Puys.
Très prisé des amateurs de parapente et de deltaplane, "le Puy-de-Dôme permet des décollages à 360°. C'est assez unique en France et très pratique lorsque le vent change d'orientation", explique François Garandet, un autre moniteur.
Les parapentistes pourront en principe de nouveau se faire véhiculer au sommet du volcan, en chargeant leur matériel à bord du train à crémaillère. Mais la mise en service du train n'est prévue qu'en juin 2012.
Et les amateurs de vol libre craignent de rester privés de décollages côté sud, qui représentent 40% des vols, en raison du passage d'une ligne à moyenne tension alimentant la rame.
"On se retrouve avec une ligne de 1.500 volts et près de 300 poteaux électriques qui défigureront le site. C'est vraiment trop dangereux", explique François Fenouillère, directeur de l'Espace Volcan, un centre d'hébergement qui abrite une école de parapente, la seule agréée du département.
En raison de la fermeture de l'accès au Puy-de-Dôme, celle-ci devra cesser son activité en octobre, déplore M. Fenouillère.
Se substituant aux voitures et aux cars, le train à crémaillère doit permettre d'acheminer toute l'année près de 300.000 visiteurs au sommet du volcan, premier site touristique d'Auvergne.
Chaque année, environ 50.000 voitures et 7.000 autocars gravissent le Puy-de-Dôme, dont le sommet n'est accessible que de mai à octobre, en raison des conditions climatiques. En juillet-août, des navettes de cars remplacent les voitures.
Il s'agit selon le Conseil général, à l'origine du projet de 80 millions d'euros, "d'améliorer les conditions de sécurité" mais aussi de "préserver l'environnement", en limitant la pollution liée aux voitures.
Face à la colère des parapentistes, le président du Conseil général, Jean-Yves Gouttebel affiche sa "volonté" de trouver une solution. Il doit rencontrer début août les responsables de SNC-Lavalin, le groupe canadien en charge du projet, qui proposent de recouvrir les câbles de la ligne haute-tension sur le versant sud du volcan avec une gaine protectrice.
Mais les professionnels du parapente, regroupés dans un "comité de défense du vol libre", restent sceptiques.
source ; actualités Orange .